Arrive un moment, dans le projet entrepreneurial, où un premier prototype d’application, de service, ou d’objet peut enfin être mis entre les mains d’utilisateurs réels. C’est l’occasion de laisser les utilisateurs s’approprier le produit, d’utiliser les méthodes de Design Thinking pour observer, et aussi de faire du prototypage une phase d’exploration et de créativité.

Voici quelques principes simples:

 

1. Construisez, testez, apprenez

Les méthodes de Lean Startup n’ont plus à faire leurs preuves, l’agilité et la réactivité sont partagées par la plupart des startupers. Encore faut-il ne pas se contenter de tests fonctionnels, techniques, mais aller solliciter l’utilisateur, et mieux encore le client.

A ce stade, le test répond souvent à deux objectifs bien distincts:

  • Pour la start-up : valider la pertinence de son produit, prioriser les fonctionnalités les plus importantes,
  • Pour les partenaires et les investisseurs : valider le potentiel du produit.

Attention à bien séparer et séquencer ces deux objectifs pour éviter un test inutile : si on n’a pas identifié, et corrigé les vrais problèmes, alors il sera difficile de prouver que le modèle crée de la traction.

 

2. Structurez votre test

Se poser quelques questions structurantes avant la mise en place du test permet de réduire le champs du test, donc de le simplifier. Sans quoi, on court le risque de se laisser déborder par le flux d’informations obtenues.

La question essentielle est celle de la cible : vous avez a priori une cible d’utilisateurs en tête, votre offre a été conçue pour résoudre un problème précis, c’est donc cette population qui est à rechercher absolument. Quelles sont ses habitudes, ses lieux de prédilection, ses loisirs? C’est là que vous pouvez rentrer en contact.

Assurez-vous d’interroger suffisamment de personnes et assez longtemps, pour repérer les schemas qui se répètent, les liens de cause à effet. La représentativité n’est pas le plus important dans cette phase, favorisez plutôt la diversité, voire les extrêmes.

 

Rédigez un questionnaire court, et ouvert.

Que voulez-vous absolument savoir ? Seules les questions clé sont à retenir dans votre questionnaire, car vous ne voulez pas étouffer et diriger vos interviewés, mais laisser de l’espace à l’observation et à un dialogue à bâtons rompus qui vous apportera des informations précieuses sur ses problèmes, ses motivations, ses contraintes, etc.

 

Donnez-vous des objectifs avant le test, et non après !

A partir de quel seuil de satisfaction allez-vous retravailler votre offre ? Comment utiliser les éléments qualitatifs ? Anticiper ces questions permet de garder un maximum d’objectivité dans l’attitude à adopter face aux résultats

 

3. Pensez utilisateur

Effacez-vous devant votre utilisateur, privilégiez l’observation.

Tout l’art est dans la posture ! Résistez à votre envie d’expliquer, de donner des conseils. Recherchez les problèmes rencontrés, les insatisfactions, qui vous permettront de faire levier. Une méthode très utile pour tester un prototype consiste à proposer une « mission » à votre utilisateur, c’est à une fonctionnalité à tester formulée en langage utilisateur, par exemple : prendre rendez-vous avec tel professionnel, chercher une prestation, etc. puis observez son comportement devant les écrans, en prenant des notes ou en filmant, et enfin demandez-lui un retour en insistant sur les difficultés rencontrées, mais aussi sur ce qu’il a aimé. Revenez ensuite sur les observations que vous avez engrangées pendant son parcours et faites vos expliquer les émotions ressenties.

Vous pourrez ainsi avoir un retour sur l’expérience utilisateur face à l’ergonomie du site, mais aussi la qualité du parcours dans l’application, le wording et les visuels.

Pour plus d’informations sur les prototypes d’applications à tester, voici un lien en français, et un autre en anglais.

 

4. Entourez-vous de partenaires

La première phase d’expérimentation, même si elle porte sur un prototype très éloigné du produit final, est l’occasion d’avancer avec des partenaires, que ce soient des autres startups, des fournisseurs, etc.

Une démarche intéressante, le living lab permet de recréer les conditions du réel, tel le Si-Lab de Lille sur le retail. Un bémol toutefois, ces espaces bien équipés sont le plus souvent conçus pour accueillir des démarches d’open innovation de grosses structures, plutôt que des startups.

Pour celles-ci, le système D fonctionne très bien dans les premiers temps. Puis, les partenariats s’avèrent extrêmement utiles, tels les projets de la Silver Economie réunissant entrepreneurs et structures d’accueil, hospitalières ou Ehpad, ou encore mutuelles ou caisses de retraites, détaillés dans le Mag sur l’expérimentation. Dans un autre registre, Accor propose à ses hôtels de tester des services développés par des startups. Des démarches très utiles, surtout si la structure d’accueil est prête à accepter les bugs de démarrage, qui seront corrigés par l’équipe de la start-up au fil de l’eau.

 

5. Exploitez les enseignements de votre test

Le test est réalisé, attention à ne pas s’enfermer dans une vision binaire entre succès ou échec ; ayez à cœur d’utiliser tous les résultats du test en mettant de côté l’aspect émotionnel lié à vos propres frustrations, pour débriefer et imaginer de nouvelles solutions en équipe, de prendre du recul temps de comprendre en profondeur la démarche utilisateur, de tirer parti des enseignements du test.

C’est un moment crucial pour décider des changements à apporter, et de la manière dont on va à nouveau expérimenter. Jusqu’au prochain test utilisateur.

 

N’hésitez pas à nous solliciter pour connaitre nos formules d’accompagnement.